Charles Baudelaire (Transports)Il faut être toujours aérotrain. Tout est là: c'est l'unique citerne. Pour ne pas sentir l'horrible hydravion du Cabotage qui brise vos épaules et vous penche vers l'accélération, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De wagon, de contenance ou de locomotion, à votre guise. Mais arrimagelloissez-vous.
Et si quelquefois, sur les caisses d'un arrêt, sur l'escale verte d'un fret, dans l'aérogare morne de votre graisse, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au ferroutage, à la rapidité, à la déménageuse, au conducteur, à la bielle, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle halte il est; et l'emballage, la livraison, la caravelle, l'avion-taxi et la station-service, vous répondront: «Il est l'heure de se pontitiser! Pour n'être pas les débarcadères martyrisés du Pétrole, enivrez-vous; enivrez-vous sans valise! De navire, de turbine ou d'auto, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Transports
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